vendredi 26 avril 2013

Machine Man

Vous avez peut-être vu ces reportages montrant, il y a quelques années, une petite dizaine de voitures (américaines) qui se suivaient, l’une derrière l’autre sur un circuit, à moins d’un mètre de distance, et guidée par un système électromagnétique assurant vitesse et l’écart entre les véhicules ; ou peut-être ce rallye Californien des Hummers rempli ras-bord de matériels électroniques destinés à l’auto-guidage, via satellite, de ces massifs 4X4 ; ou encore, et pour finir, cet aveugle au volant d’une Toyota Prius qui se promenait dans les rues d’un bled américain en grignotant son sandwich pendant que sa voiture le ramenait à son domicile. Grâce au résultat de la miniaturisation de ce lourd et sophistiqué matériel qui équipait les Hummers ci-dessus et au programme Google Street.
Si le but premier dans tout cela était de pouvoir mettre encore plus de voitures sur les routes et autoroutes en ramenant à presque rien la distance de sécurité que doivent garder entres elles les voitures lorsqu’elles circulent sur des tronçons ‘’rapides’’, aujourd’hui on met en avant la « sécurité routière » pour justifier la substitution de l’homme par la machine aux commandes de la voiture.
Le bon côté de la chose ? Madame pourra se refaire une beauté et envoyer des textos en toute tranquillité, et Môsieur pourra mater les girafes sur les trottoirs tout en faisant mumuse avec les gadgets électroluminescents de SA voiture.

Virtuellement, une bonne partie de la population, soit disant évoluée, confie sa vie à son smartphone et la stocke dans un nuage. Il devient donc logique, dans une évolution technologique débridée, de confier sa vie physique à sa voiture, de laisser à la technologie le soin de nous transporter en toute sécurité parce que l’humain est faillible, l’humain se fatigue, l’humain se distrait facilement et que l’humain ne sait plus se responsabiliser. Ou alors : Il devient tellement compliqué de régler la luminosité du tableau de bord, via ses interfaces informatisées, qu’il est préférable que la voiture se conduise elle-même pendant que le chauffeur se dépatouille avec le manuel du conducteur.

De plus, la voiture étant devenue l’extension mécanique indispensable de notre ego que Peugeot ne se trompe pas de beaucoup en nous suggérant :
« Let your body drive ».
Pourquoi pas ! Ne serait-ce pas une belle idée de transformer ces hideuses bandes de bitumes gris, ces allées de goudron noir en un joyeux espace d’expression corporelle ?
Se laisser rouler sur le sol au gré de nos pulsions, de nos humeurs ; lâcher les inhibitions ; sniffer l’essence ; laisser le cerveau reptilien au commande quelques instants quand la Mini qui se trémousse susurre :
« Maverick, bête de sexe, fais moi l’amour ou je réponds plus de mon châssis »
Le message de la nouvelle Nissan Juke n-tec avec Google Send-to-Car technologie va à fond dans ce sens :
« Laissez la technologie guider vos sensation ».
Les Spiders grimperaient les murs, Doris relèverait la capote, la Quattro vocifèrerait dans les rues « La Loi, c’est moi ! » d’une voix rauque.

Plus loin, dans la folie humaine, l’orgasme se libère en 2.0 ; le partenaire qui rote, qui pète et sent la bière est remplacé par un robot d’un blanc ‘’i-mma-culé’’, monté avec Cook eco-boost, dans lequel l’imagination féminine pourra enfermer Robert Downey Jr.
Vexé, le macho demandera à Bit-z’hibit : « Pimp my dolly » (Rihanna touchera des royalties sur chaque poupées gonflables à son effigie), puis MTV présentera son nouveau reality –show : le sexting de « How I’ll fuck your sister ».

Après ça, nous zapperons pour suivre le 1’784e ‘’prime’’ de la lente agonie suicidaire des nouveaux héros terrien sur mars…
« Ce matin Kerwin a succombé à la folie. Il a quitté le module de survie pour se rendre sur le sol de la planète rouge, puis il a tenté de retirer sa combinaison spatiale pressurisée. Heureusement nos caméras étaient là… Les images qui vont suivre peuvent choquer, c’est pourquoi nous ne les avons pas diffusées à notre pointage de 13 heures, et que nous avons attendu que vous soyez tous présent devant votre téléviseur à 21 heures.
Téléchargez dès maintenant l’application mobile: kerwinexplose, sur M666.fr et répondez à la question scientifique du jour : ‘’ De quoi Kerwin est-il mort en premier ? a : de l’irradiation lunaire ; b : de la dépressurisation rapide ; c : de noyade .’’
Un gagnant sera tiré au sort parmi les bonnes réponses et partira, avec une personne de son choix pour un week-end de rêve à Nouméa, enfin sur ce qu’il en reste. »

Humanité, c’est quoi déjà… ?

NEMo.

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